Empereur | Guide des espèces

Empereur

Hoplostethus atlanticus


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• Océan Atlantique

• Océan Indien

• Pacifique Sud-Ouest

  • Chalut de fond (en zone profonde)
• Aucun élevage

 


Dernière mise à jour : janvier 2022

 

BIOLOGIE

  • FAMILLE : Trachichthyidae.

  • TRAITS DISTINCTIFS : Corps ovale de coloration rouge-orangée, large bouche tournée vers le haut munie de petites dents disposées en rangées, queue fourchue.

  • HABITAT : Espèce bentho-pélagique qui vit entre 450 et 1700 m de profondeur. Concentrations maximales entre 900 et 1200 m.
  • ALIMENTATION : Céphalopodes, crustacés et poissons.
  • MATURITÉ SEXUELLE : 45 cm (20-30 ans).
  • PÉRIODE DE FRAI : Au large des îles Britanniques : de janvier à mars.
  • LONGÉVITÉ : 120 ans.

 

L’empereur est une espèce d’une grande fragilité biologique car il a une croissance lente, une maturité sexuelle tardive et un faible taux de fécondité. Il faut compter environ 20 ans pour qu’une génération d’empereur se renouvelle.

 

Ce poisson a tout d’abord été appelé « hoplostète » en référence à son nom scientifique, ou encore « hoplo » dans le milieu professionnel. Par la suite, l’appellation « empereur » a été préférée. Ce nom viendrait du passé impérial de son premier port de débarquement, Boulogne-sur-Mer, face à l’Angleterre. Boulogne-sur-Mer avait été retenue par Napoléon 1er pour y rassembler ses armées et abriter sa flotte en vue d’une invasion. L’empereur a également été appelé « beryx » par confusion avec une autre espèce de poisson des grands fonds.

 

PÊCHE 

L'empereur fréquente les eaux de l'Atlantique Nord-Est (du sud de l'Islande au golfe de Gascogne), de l'Atlantique Nord-Ouest (golfe du Maine), de l'Atlantique Sud-Ouest, de l’océan Indien et de l’océan Pacifique. La pêche de l’empereur a débuté dans les années 80 dans le Pacifique Sud-Ouest et dans les années 90 en Atlantique Nord-Est. Elle a été favorisée par la conjonction de la raréfaction d’espèces traditionnelles telles que le lieu noir, et de l’introduction d’innovations technologiques, avec notamment la mise au point de chaluts pouvant pêcher dans de grandes profondeurs, l’utilisation de sonars plus sophistiqués et de cartes sous-marines très détaillées.

En Atlantique Nord-Est, la pêche de l’empereur a commencé en divisions 5.a (Islande) et dans les sous-zones 6 (Ouest Ecosse) et 7 (mer Celtique), mais les rendements ont rapidement chuté à cause de sa faible productivité et sous l’effet d’une forte surexploitation. Les pêcheurs ont exploré de nouvelles zones où les rendements ont également très vite diminué dès les premières années de pêche ciblée. En 2002, un nouveau « gisement » a été trouvé dans la zone 7 ; ce dernier a été très vite épuisé.

La majorité des débarquements mondiaux proviennent actuellement du Pacifique Sud-Ouest (9 688 tonnes en 2018), suivi par l’océan Indien Est et l’Atlantique Sud-Est. La NouvelleZélande est le principal pays pêcheur au niveau mondial (8 639 tonnes en 2018).

 

 

 

 

ÉTAT DES STOCKS 

 

 

Stocks effondrés :

  • Atlantique Nord-Est et eaux adjacentes
    • La distribution de l’empereur couvre un vaste territoire en Atlantique Nord, qui pourrait comprendre plusieurs populations, sans que les biologistes aient pu à ce jour les distinguer.
    • En quelques années, le stock d’empereur d’Atlantique Nord-Est a gravement souffert, comme d’autres espèces des grands fonds.
    • En 2020, les scientifiques ont recommandé (sur la base de l’approche de précaution) qu’aucune capture d’empereur ne soit effectuée jusqu’en 2024.
    • L’avis « zéro capture «   est donné depuis 2005.

 

Pacifique Sud-Ouest (zone de pêche FAO 81) : les stocks d’empereur sont évalués tous les quatre ans. Selon le dernier rapport du gouvernement néo-zélandais (2019), certains stocks sont exploités durablement et d’autres sont surexploités.

 

Océan Indien (zones de pêche FAO 51 et 57) : l'état des stocks est inconnu.

 

En 2015, l’UICN (3) a inclus officiellement l’empereur parmi les espèces « vulnérables » dans les eaux européennes.

 

GESTION DES STOCKS 

En raison de sa faible productivité biologique et sous l’effet d’une importante surexploitation, les stocks d’empereur ont rapidement décliné, et ce, quelques années seulement après le début de leur exploitation.

Atlantique Nord-Est 

  • Les populations d'empereur ne pouvant plus supporter d’effort de pêche, la Commission européenne a interdit la pêche de cette espèce en 2010. Depuis, cette interdiction a été reconduite chaque année et le TAC (1) fixé à 0.
  • Les captures accessoires de cette espèce par d'autres pêcheries de grands fonds se sont prolongées dans les années suivantes mais elles ont drastiquement diminué dès 2018 grâce à l’interdiction du chalutage profond audelà de 800 m.

Nouvelle-Zélande

  • Un système de TAC et TACC (2) a été mis en place pour permettre de contrôler les niveaux de capture en fonction des évaluations scientifiques des stocks.

 

CONSOMMATION 

L’empereur de l’Atlantique Nord-Est ne doit plus se trouver sur les marchés. L’empereur pêché dans l’océan Pacifique Sud-Ouest (par la Nouvelle-Zélande) est commercialisé sur le marché européen en filets congelés

 

MSC • La pêcherie de Nouvelle-Zélande est certifiée depuis 2016. Cette certification a créé une forte polémique en raison de l’utilisation du chalut entre 800 et 1 200 m pour cibler cette espèce, alors que cette même année, la pêche au-delà de 800 m de profondeur a été interdite dans les eaux de l’UE.

 

 


 

(1) Total admissible de captures

(2) Total admissible de captures commerciales

(3) Union internationale pour la conservation de la nature

 

ÉLÉMENTS CLÉS

  • L’empereur est une espèce des grands fonds, caractérisée par une grande fragilité biologique.
  • Les populations d’empereur de l’Atlantique Nord-Est se sont effondrées en raison de leur faible productivité biologique et sous l’effet d’une importante surpêche.
  • La pêche d’empereur est interdite dans les eaux européennes depuis 2010.
  • Certains stocks d'empereur de Nouvelle-Zélande sont exploités durablement et d’autres sont surexploités.
  • L'empereur est pêché au chalut de fond, en zone profonde. Cette technique impacte les écosystèmes de grands fonds, qui sont fragiles et encore largement méconnus.
  • La pêche au chalut en eaux profondes est interdite au-delà de 800 m en Europe depuis 2016 (application en 2017), mais perdure au niveau international.

RECOMMANDATIONS D'ACHATS

➜ En Atlantique Nord-Est la pêche de l’empereur est interdite. Si cette espèce vous est proposée, ne l'achetez pas.

 

➜ Une pêcherie d’empereur de Nouvelle-Zélande est écolabellisée.