Dernière mise à jour : août 2016
Annie Castaldo
Ostréicultrice sur l’étang de Thau
Depuis 3 générations, la famille d’Annie Castaldo produit des huîtres et des moules dans l’étang de Thau. Annie a commencé à travailler à l’âge de 19 ans avec ses parents. En 1986, elle décide de reprendre l’exploitation familiale ; elle a alors 26 ans.
Une production renommée
« Le bassin de Thau est renommé pour sa production d’huîtres et de moules, depuis plus de 100 ans. Ce bassin de 7 500 hectares longe la haute mer et en est relié par un mince cordon littoral sablonneux qui mesure plus de 10 kilomètres de long. L’eau de mer est filtrée à travers le sable, se renouvelle sans cesse dans le bassin et donne des conditions particulières, propices à la production d’huîtres et de moules. La plupart des producteurs vendent leurs produits en direct, sur leur exploitation, sur les marchés ou bien ils approvisionnent eux-mêmes hôtels et restaurants ».
Des femmes engagées
« Les femmes sont très impliquées dans cette production (elles travaillent sur 2/3 des exploitations et sur les 500 exploitations de l’étang, 70 femmes sont chefs d’exploitations). Il y a 15 ans, suite à la crise du secteur due à la salmonelle, nous nous sommes réunies pour trouver des solutions à nos difficultés, pour assurer la survie de notre métier : des petites productions artisanales basées sur un savoir-faire adapté à notre milieu lagunaire. C’est ainsi que nous avons créé, en 1997, le CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) du Bassin de Thau. J’en étais la Présidente de 2002 à 2009.
Une fois la première crise passée, les producteurs ont souhaité ensuite trouver des moyens pour valoriser leur travail et améliorer leurs revenus à long terme. Ils se sont lancés dans une démarche pour l’obtention de l’appellation AOC « huîtres et moules de Bouzigues ». « Cette démarche n’a pas abouti, mais a permis aux producteurs de se rencontrer, de prendre conscience du milieu de production, de la nécessité d’aller vers la qualité. Ils se sont alors tournés vers les huîtres collées, vers la diminution de la densité.
80 % des producteurs pratiquent aujourd’hui un élevage respectueux de l’environnement avec un rendement diminué. Un autre combat mené pendant plus de 10 ans s’est conclu par la création d’un statut pour les épouses de producteurs (conjoint collaborateur, salarié, co-exploitant...). Sans ce statut, les femmes n’avaient aucun droit, aucune reconnaissance professionnelle.
Maintenant, nous travaillons au sein du réseau AKTEA (réseau européen des organisations de femmes travaillant dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture) pour que les autres pays de l’UE adoptent également un statut pour les femmes conjointes de producteurs. Par ailleurs, je suis membre de l’association « ostréiculteurs traditionnels » qui vise à promouvoir les huîtres nées en milieu naturel, engager la réflexion sur les écloseries, interpeler l’administration sur l’importance de la mise en œuvre d’une traçabilité sur les huîtres et informer les consommateurs des modifications apportées sur les huîtres. »