Dernière mise à jour : janvier 2022

 

 

BIOLOGIE

• FAMILLE : Buccinadae.
• TRAITS DISTINCTIFS : Gastéropode gris ambré, avec une coquille en spirale formée de 8 tours arrondis et à profil un peu sinueux, s’attache aux rochers avec son pied musculeux.
• HABITAT : Espèce benthique qui vit sur des fonds vaseux ou de gravier, parfois rocheux, de la côte (où il est le plus abondant) jusqu’à 200 m de profondeur.
• ALIMENTATION : Bivalves, cadavres de poissons et de crabes, polychètes.
• MATURITÉ SEXUELLE : Manche : 45-50 mm (3-4 ans). Québec : 70-80 mm.
• PÉRIODE DE FRAI : Manche : de novembre à décembre.
• LONGÉVITÉ : 10 ans

 

 

PÊCHE

Le bulot, aussi appelé « buccin » ou encore « ran » en Normandie, est une espèce très répandue dans les eaux tempérées et froides des mers du Nord. Sa distribution géographique couvre une vaste zone qui va des rivages canadiens aux mers sibériennes.

Le bulot était utilisé comme appât pour la pêche au cabillaud depuis le Moyen Âge. C’est au siècle dernier qu’une pêche spécifique dédiée à l’alimentation humaine a démarré. Il se capture avec des casiers appâtés (au crabe vert, tourteau, roussette…). Cette pêche très sélective se pratique à partir de navires spécialisés (petits navires côtiers de moins de 12 mètres). Chaque navire pose et relève plusieurs centaines de casiers quotidiennement.

Le bulot est pêché quasi exclusivement en Atlantique Nord-Est (39 805 tonnes en 2018), principalement en Manche. En Atlantique Nord-Ouest, le bulot est exploité par la flotte de SaintPierre-et-Miquelon mais la production est très limitée (23 tonnes en 2018). Le principal pays producteur au monde est le Royaume-Uni, suivi par la France

80 % de la production française est originaire de Normandie, dont 60 % proviennent de la côte ouest du Cotentin, dans la bande côtière située entre le port de Diélette, au nord, et celui de Granville, au sud. Le bulot y est exploité par la France et l’île de Jersey. La France pêche dans ces eaux environ 8 000 à 9 000 tonnes de bulot chaque année (8 488 tonnes en 2020, soit 59 % de la production nationale qui s’élevait au total à 14 428 tonnes). En Normandie, on estime à 40 % la proportion de bulot passant sous les criées. Le bulot est la première espèce débarquée à la criée de Granville (stock Manche Ouest). La Belgique a débarqué 43 tonnes de bulot en 2018 en provenance de la mer du Nord (en captures accessoires).

Des ventes fortement rémunératrices (> 3 euros/kg environ) vers les marchés d’Extrême-Orient (Corée du Sud principalement) ont participé à la rentabilité de l’activité et à l’accroissement de l’effort de pêche au cours de ces dernières décennies. De ce fait, il a été nécessaire de renforcer son encadrement.

 

 

 

ÉTAT DES STOCKS

 

 

Les stocks de bulot sont évalués par l’Ifremer. Par ailleurs, le Comité régional des pêches maritimes de Normandie et le Syndicat mixte pour l’équipement du littoral suivent de près quelques indicateurs clefs (captures par unité d’effort, rendements, tailles), ainsi que l’évolution de l’activité afin d’adapter l’effort de pêche à cette ressource vulnérable à une pêche trop intensive.

 

Stock non dégradé mais surpêché :

• Manche Ouest (division 27.7.e)
  • Le taux d’exploitation n’a pas cessé de croître de 1980 à aujourd’hui. De plus, le bulot, qui est en limite sud de son aire de répartition, souffre du changement climatique et de la hausse régulière de la température de la Manche depuis 10 ans.
  • Suite à l'affaiblissement du stock, la pêcherie de la baie de Granville a réagi immédiatement en réduisant l’effort de pêche de 10 % en 2020.

 

Stock dégradé et surpêché:

• Manche Est (division 27.7.d)
  • Le stock normand, qui se portait bien dans les années 60, a montré des signes d’altération dès les années 80.
  • Malgré les mesures de conservation mises en place, le taux d’exploitation n’a pas diminué et le niveau de biomasse est en dessous des limites de durabilité depuis le début des années 2000.

 

GESTION DES STOCKS

France

Le bulot est soumis à une réglementation spécifique dans les trois principaux départements producteurs, la Manche, la Seine-Maritime et le Calvados. Sa pêche nécessite la détention d’une licence, délivrée annuellement par le Comité régional des pêches. Le nombre de licences a baissé ces dernières années afin de réduire l’effort de pêche.

Les mesures de gestion mises en œuvre incluent :

• Une limitation du nombre de navires.
• Une limitation du nombre de casiers déployés par homme embarqué et par navire.
• La définition d’un quota de pêche journalier par homme embarqué et par navire.
• Un calendrier d’ouverture de la pêche restreint aux jours ouvrables, et fermés le dimanche, jours fériés ainsi que pendant des périodes définies selon les zones (repos biologique).

 

Taille minimale de capture

45 mm (instaurée au niveau local par les professionnels français dès 1983, puis en 2000 au niveau européen). Le tri des individus pêchés doit s’effectuer à bord des navires sur zone (mesure française).

 

 

 

CONSOMMATION

Les bulots sont parfois commercialisés crus (vivants ou parfois surgelés), mais plus fréquemment cuits. La vente du produit cuit croît en importance en raison de la facilité et du gain de temps qu'il procure aux consommateurs et aux restaurateurs. En Belgique, le bulot est souvent consommé cuit dans les ventes à emporter sous le nom de « caracole ».

La Belgique importe du bulot principalement en provenance de France.

 

 

 • MSC • Les efforts de gestion ont permis l’obtention du label MSC pour le bulot de la baie de Granville (Manche Ouest) en 2017. Cette certification est maintenue malgré la surpêche.

 

 

 

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