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Méthodologie de ce guide

Dernière mise à jour : mai 2023

 

 

Iconographie des fiches des espèces

 

Zones de pêche

- Atlantique Nord

- Manche Est

- Méditerranée

Techniques de pêche

- Casier

- Ligne

- Chalut

Techniques d’élevage

- Cage flottante

- Bassin

 

 

 

 

PRODUITS DE PÊCHE

 

 

Quelles informations ?

Ce guide s’appuie sur les informations scientifiques disponibles les plus récentes, concernant trois principaux critères :

  • l’état des stocks d’où proviennent les espèces commercialisées 
  • les techniques de pêche et leurs impacts sur l’environnement 
  • la taille de maturité sexuelle

L'état des stocks

L’état des populations halieutiques (état des stocks) résulte du jeu complexe et dynamique d’un ensemble de facteurs. Si l’impact de la pêche sur l’état d’un stock ne fait aucun doute – le cabillaud du Canada en est un irréfutable exemple – d’autres variables influencent directement l’état de la faune marine.

Chaque espèce de pêche présentée dans cet ouvrage appartient, à l’état sauvage, à un stock ou à plusieurs stocks distincts, dont les états peuvent différer. Les principaux stocks sont étudiés avec autant de précision que les éléments scientifiques disponibles le permettent. La présentation par espèce facilite la lecture, mais il s’agit davantage d’une analyse par stock.

Les techniques de pêche

Les principales techniques de pêche utilisées sont identifiées pour chaque espèce présentée. Lorsque l’information est disponible, la technique de pêche la plus importante en termes de volumes débarqués, est indiquée en gras. Les impacts des engins de pêche sur l’environnement et sur les écosystèmes sont présentés en fin d’ouvrage.

La taille de l’animal

Tout stock est formé de cohortes de différents âges et donc de tailles variables. Cette diversité est importante pour son équilibre. L’achat le plus responsable est celui qui se porte sur des animaux adultes. Lorsque l’information est disponible, ce guide présente la taille de première maturité sexuelle, c’est-à-dire la taille à laquelle 50  % des individus sont aptes à se reproduire. Pour une même espèce, ces tailles peuvent varier d’une zone géographique à une autre. Dans nombre de cas, la taille légale de commercialisation est inférieure à la taille de première maturité sexuelle (voir tableau des tailles commerciales et tailles de première maturité).

Il est important de choisir des individus qui ont eu le temps de se reproduire. Le respect de la taille de première maturité sexuelle est particulièrement important quand les stocks sont fragilisés. Dans le cas d’espèces commercialisées sous des formes transformées (bloc surgelé par exemple), cette information peut permettre de faire remonter l’exigence en amont de la chaîne d’approvisionnement.

Modes de gestion

Les principaux instruments de gestion mis en place dans les pêcheries sont présentés. Cependant, cet ouvrage n’a pas pour objectif d’analyser leur efficacité, très variable d’une pêcherie à une autre.

Saisonnalité et durabilité

Les calendriers de consommation de produits de la mer abondent. Dans bien des cas, ils indiquent pour chaque espèce les saisons de production qui correspondent aux saisons de reproduction (frai), alors que les poissons se regroupent et forment des concentrations qui facilitent leur capture.

D’un point de vue biologique, une pêche pratiquée en période de frai ne pose pas de problème, à condition que le stock soit en bon état et que les TAC*/quotas soient respectés.

Cependant, le frai donne lieu chez de nombreuses espèces à des concentrations d’animaux qui les rendent extrêmement vulnérables à l’activité de pêche (comme par exemple le bar pour lequel la pêche au chalut pélagique peut entraîner de fortes mortalités sur les populations, puisque les poissons sont regroupés et faciles à capturer en grande quantité pendant cette période).

Pendant la période de frai, les femelles capturées sont grainées, les œufs n’ont pas eu le temps d’éclore en mer. De plus, certaines espèces, comme les poissons plats, sont de moindre qualité gustative (chair molle et difficile à travailler). Les pertes de matière sont alors importantes, ce qui contribue à un gaspillage de la ressource et une plus faible valorisation économique. De plus, les gonades des femelles sont importantes durant cette période et représentent un poids non négligeable du poisson. Ainsi, la part consommable reviendra plus cher au consommateur (prix au kg).

Enfin, les économistes notent que ces pêches sur concentration de frai représentent une captation de la rente économique au profit d’un petit nombre d’acteurs seulement, tandis que certains défendent que ce type de pêche donne un meilleur rapport kg capturé/litre de gazole consommé. De plus, ces captures importantes (sur une courte période) conduisent à une baisse des prix et donc à une mauvaise valorisation de la ressource. D’une manière générale, la pêche au moment du frai doit être envisagée avec prudence. Elle est à bannir dans le cas de stocks fragilisés

 

PRODUITS D’AQUACULTURE

 

 

Enjeux d’un secteur en pleine expansion

Si l’aquaculture apparaît comme un secteur prometteur pour l’alimentation humaine, il n’en reste pas moins que ce secteur doit faire face à de nombreux enjeux. L’aquaculture est amenée à jouer un rôle de plus en plus important dans le futur, mais de nombreux paramètres sont à prendre en considération pour que ce secteur s’inscrive dans un mouvement durable à la fois au niveau environnemental, économique et social. L’aquaculture est aujourd’hui le secteur de production alimentaire dont la croissance est la plus rapide. Ce secteur représente à l’heure actuelle 56 % de toutes les espèces aquatiques commercialisées pour la consommation humaine à travers le monde.

Cet ouvrage présente les principales espèces d’élevage proposées sur nos marchés. Les pratiques varient grandement d’une exploitation à une autre, et d’une zone géographique à une autre. Ce guide ne peut les qualifier individuellement mais présente les enjeux auxquels il convient d’être attentif avant tout achat.

 

 

RECOMMANDATIONS POUR S'APPROVISIONNER DURABLEMENT 

 

Pour les produits de pêche

 

Les ressources à privilégier sont issues de stock présentant les situations suivantes : 

  • Le stock est considéré en bon état ou « durable » (la biomasse n’est pas dégradée et le stock n’est pas surpêché).
  • Les impacts de leurs captures sur l’environnement (prises accessoires, impact de la méthode de pêche sur les écosystèmes) sont réduits et maîtrisés.

 

Les ressources à consommer avec modération sont issues de stock présentant l’une (ou plusieurs) des situations suivantes :

  • La biomasse est en bon état mais le stock est légèrement surpêché (pression de pêche supérieure au RMD** : différence ≤ 10 % du RMD).
  • La biomasse est en bon état et le stock n’est pas surpêché mais les mesures de gestion sont faibles et/ou les limites de captures (TAC) et les captures réelles sont supérieures aux recommandations scientifiques.
  • Le stock est en bon état mais le taux de rejets est élevé.
  • Le stock est en bon état mais la dernière évaluation scientifique date de plus de 5 ans.
  • Le stock est évalué en bon état mais d’importantes incertitudes subsistent autour de la fiabilité de l’évaluation.
  • Le stock est en bon état mais la pêche entraîne d’importantes captures d’autres espèces (prises accessoires) dont les stocks sont en mauvais état, voire effondrés.
  • Le stock est en cours de reconstitution : il est non surpêché (pression de pêche inférieure au RMD) mais la population (biomasse) est légèrement inférieure au niveau durable (différence ≤ 10 % du RMD).
  • L’état de référence de la biomasse au RMD est inconnu et le stock est non surpêché (pression de pêche inférieure au RMD).
  • La biomasse est supérieure au niveau durable mais l’état de référence de la pression de pêche au RMD est inconnu.
  • Les données scientifiques du stock font défaut (manque de point de référence au RMD) mais la biomasse est globalement en augmentation depuis que le stock est suivi scientifiquement.
  • Les données scientifiques font défaut ou le stock n’est pas évalué.

 

Les ressources à éviter sont issues de stocks présentant l’une (ou plusieurs) des situations suivantes :

  • La population (biomasse) est dégradée et le stock est surpêché (pression de pêche supérieure au RMD).
  • Le stock est non surpêché (pression de pêche inférieure au RMD) mais la population (biomasse) est très en dessous du niveau durable (dégradée).
  • Les données scientifiques font défaut (manque de points de référence au RMD) et la population (biomasse) est en diminution.
  • Aucune pêche ciblée n’est recommandée par les scientifiques.
  • Le stock est effondré (biomasse en dessous du seuil d’effondrement (limite biologique).
  • Le stock fait face à un important déséquilibre écologique.

 

 

Cas des raies et requins

  • À privilégier : stocks en bon état et évaluation scientifique complète (non dégradés et non surpêchés).
  • À consommer avec modération : stocks estimés globalement en augmentation mais manque de données pour permettre une évaluation scientifique complète.
  • À consommer avec grande modération : stocks estimés globalement en légère augmentation mais manque de données pour permettre une évaluation scientifique complète.
  • À éviter : tous autres stocks (incluant les stocks non évalués et les stocks d’espèces «menacées» (sur liste rouge de l’UICN).

 

Cas des espèces de grands fonds

  • La plupart des stocks sont à éviter.
  • Dans le cas de stocks estimés «en bon état», ces espèces sont à consommer avec grande modération en raison des techniques de pêche utilisées, impactant des écosystèmes fragiles et/ou entraînant des prises accessoires d’espèces vulnérables.

 

 

Chaque stock est positionné en fonction de son niveau d’exploitation et de son niveau de biomasse dans une des parties du diagramme.

 

Pour les produits d’aquaculture

Comme les pratiques d’élevage varient d’une exploitation à une autre, les recommandations de consommation pour les espèces aquacoles invitent à « se renseigner sur les conditions d’exploitation auprès de son fournisseur, en privilégiant les produits labellisés (Agriculture Biologique par exemple) ».

 

Sources d’information

Les informations décrivant l’état des stocks de chaque espèce étudiée proviennent des études publiées par les organismes de recherche chargés d’évaluer l’état des stocks dans chaque région du monde.

Pour les espèces fréquentant l’Atlantique Nord-Est, les éléments proviennent du CIEM (Conseil International pour l’Exploration de la Mer) complétés par les études menées par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). L’Institut néerlandais de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation ILVO a contribué aux ajouts de données concernant la Belgique.

L’état mondial des ressources marines de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) sert également de référence.

L’Institut de recherche pour le développement (IRD), le Museum national d’Histoire naturelle (MnHn), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), ainsi que le Comité interprofessionnel des produits de l’aquaculture (CIPA) servent également de référence pour certaines espèces en particulier. L’ensemble des sources utilisée est présenté en fin d'ouvrage.

 

Limites de ce guide

Faute de données et d’instruments de mesure adaptés, ce guide ne présente pas l’empreinte écologique des modes de production, de transport, de valorisation (transformation, conditionnement…) des produits disponibles sur nos marchés. Les critères d’évaluation retenus sont limités à des critères environnementaux et les données sont parfois manquantes. À l’avenir, les performances environnementales des produits offerts sur nos marchés seront appréciées en fonction d’un ensemble plus complet de critères, avec l’aide d’instruments d’appréciation plus sophistiqués et sur la base de données plus riches. Chaque espèce portera très certainement une note environnementale complète d’Analyse de Cycle de Vie, mesurée en prenant en compte son origine, la technique de production et l’ensemble des traitements qu’elle aura subi tout au long de son cycle de vie.

Cet ouvrage se concentre sur le thème de la ressource : il permet de choisir les espèces provenant de stocks dont la pérennité est assurée afin de préserver celles qui sont aujourd’hui menacées.

Les centres de recherche, IRD-INRA en France et ILVO en Belgique, développent actuellement des méthodes d’évaluation de la durabilité de chaque poisson débarqué en se basant sur des critères à la fois environnementaux, sociaux et économiques.

 

 

* Sauf les espèces de grands fonds et les élasmobranches (raies et requins).

** Rendement Maximum Durable.